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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


LA MANIÈRE DE CONSIDÉRER LES MALADIES
La Santé
Chapitre 10
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


 

Il y a différentes manières de considérer la maladie. Une personne considère une maladie comme une punition d'en haut; une autre personne la considère comme une punition amenée par ses propres actions; il y a une autre manière d'interpréter une maladie, comme venant des karmas, des actions du passé, que l'on doit payer par la maladie. J'ai vu des malades subir leur maladie avec la pensée suivante: comme c'est la dette du passé que l'on doit payer, il vaut mieux s'en acquitter. Quand nous regardons cela d'un œil critique, nous trouvons que penser que c'est une punition que Dieu inflige à quelqu'un présente à coup sûr Dieu sous un jour sévère, faisant de Lui un Juge intransigeant au lieu d'un Père et Mère - les deux en Un - pleins de miséricorde et de compassion.

 

Comme la mère et le père terrestres n'aimeraient pas infliger de peines ou souffrances à leur enfant, il est difficile de croire que Dieu, dont la miséricorde et la compassion sont infiniment plus grandes que celles des parents terrestres, puisse envoyer la maladie à l'homme comme punition de ses actions. Il semble plus raisonnable qu'une personne dise: «La maladie est la conséquence de mes propres actions»; mais ce n'est pas toujours vrai, ce n'est pas vrai dans tous les cas. Très souvent les âmes les plus innocentes et les meilleures, qui n'ont que de bons souhaits et de bonnes pensées, feront partie de ceux qui souffrent.

 

La pensée que c'est la dette de la vie passée nous donne l'idée de fatalisme, qu'il y a une certaine souffrance que l'on doit endurer, qu'il n'y a pas d'autre choix, et que l'on doit donc patiemment supporter quelque chose qui est des plus désagréables.

 

J'ai vu un jeune homme souffrant d'une maladie, qui me disait avec la plus grande satisfaction, en réponse à mon conseil de faire quelque chose pour sa santé: «Je crois que cela est une dette du passé que je dois payer. Mieux vaut m'en acquitter.»

 

D'un point de vue commercial, c'est tout à fait juste, mais, du point de vue d'une personne spirituelle, on peut l'envisager différemment. Ce que l'homme ne désire pas pour lui-même, ce n'est pas pour lui, ce n'est pas son lot. Car, en chaque âme, il y a le pouvoir du Tout-puissant, il y a une étincelle de lumière divine, il y a l'esprit du Créateur; et, par conséquent, tout ce que l'homme désire avoir est son droit de naissance. Par nature, un être ne désire pas la maladie, à moins d'être déséquilibré. Si l'âme connaissait le pouvoir de son penchant naturel à jouir de la santé, elle ferait l'expérience de la santé dans la vie malgré toutes les difficultés que les conditions de la vie peuvent offrir.

 

On peut se demander si on doit jamais considérer la maladie comme étant la volonté de Dieu. Et sinon, qu'en est-il de la mort? La mort est différente de la maladie, car la maladie est pire que la mort. L'aiguillon de la mort n'est que momentané; c'est l'idée que l'on quitte ce qui nous entoure, c'est l'expérience amère d'un moment, pas davantage; mais la maladie est quelque chose d'incomplet, et cela n'est pas désirable.

 

Est-ce une erreur de laisser mourir une personne qui souffre beaucoup, ou devrait-on se servir de moyens artificiels pour la garder en vie? Il n'est pas souhaitable qu'un médecin ou un proche, ou quiconque, tue une personne qui souffre beaucoup d'une maladie pour lui épargner la douleur; car la nature est sage, et tout moment que l'on passe sur ce plan physique a son but. Nous autres êtres humains sommes trop limités pour juger, pour décider de mettre un terme à la vie et à la souffrance. Nous devons tenter de diminuer les souffrances de cette personne, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre à cette personne de se sentir mieux.

 

Mais utiliser des moyens artificiels pour maintenir en vie quelqu'un pendant des heures ou des jours n'est pas une bonne chose à faire; parce que c'est s'opposer à la sagesse de la nature et au plan divin. C'est aussi mauvais que de tuer une personne. La tendance de l'homme est d'aller toujours plus loin qu'il ne devrait, c'est là où il fait erreur.

 

L'astrologie peut-elle aider à déceler la cause d'une maladie? Une telle méthode est-elle recommandable? Oui, l'astrologie peut aider à découvrir la cause, si cela est justifié; mais elle n'est pas à recommander dans le cas de quelqu'un qui doit faire face à un état devant lequel il se trouve impuissant. Dans un cas où elle est favorable, alors elle travaille à son avantage, c’est très bien; mais quand elle n'est pas favorable, alors elle agit à son détriment. Par exemple, un astrologue a dit à quelqu'un: «Dans trois ans, vous tomberez malade, et vous en mourrez.» Cet homme devint malade et mourut au bout de trois ans. Pourquoi devrions-nous, dès lors, dépendre de telles choses? Pourquoi ne pas dépendre de la Vie et de la Lumière de Dieu qui sont en nous? Pourquoi ne pas se dire que la vie vit et que la mort meurt? Et pourquoi ne pas toujours espérer que le meilleur nous arrive, et jamais envisager, ni s'attendre à ce que le pire nous arrive? On pourrait dire: «Afin d'être prêt à faire face au pire, nous devons regarder le côté noir.» En regardant le côté noir des choses, on concentre son esprit sur le côté noir des choses, et ainsi on s'enfonce dans toutes les obscurités, au lieu de s'élever au-dessus d'elles à la recherche de la lumière, espérant que le meilleur nous arrive. De cette manière, on se prépare aussi à faire face si le pire arrivait.

 

Il est certain que très souvent l'homme lui-même est à l'origine du désordre de son mécanisme physique. C'est ce désordre qu'il appelle maladie, qu'elle soit physique ou mentale. Parfois c'est sa négligence, parfois un état déséquilibré de son mental ou de son corps qui en sont la cause; parfois ce sont les conditions environnantes qui causent une maladie. Malgré tout, avoir une attitude de soumission envers la maladie n'est pas ce qu'il faut faire. Il est certain que c'est une bonne réaction que de regarder la maladie qui est déjà passée et de se dire: «J'ai traversé une épreuve, un test, un obstacle, que j'ai laissé derrière moi; et ce fut pour le mieux, je suis davantage purifié, j'en ai tiré une leçon, j'en ai été meilleur, je suis devenu plus prudent et ai plus de considération envers mon propre être, envers les autres après une expérience comme celle-ci.» Alors que penser «Ce que je suis en train de subir est quelque chose que je devrais sans cesse supporter» n'est pas l'attitude juste. Celle-ci devrait être: «Non, ceci n'est pas mon lot dans la vie. Je ne vais pas l'accepter, je ne dois pas l'accepter. Je dois le surmonter, je dois l'oublier. Je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour en triompher, que ce soit par une pensée, un sentiment, une croyance, une bonne action, un progrès, une idée, grâce à un guérisseur, peu importe la méthode.» Il ne doit pas y avoir de restriction. Parfois quelqu'un dira: «Je crois dans les guérisseurs. Je ne prendrai aucun médicament, c'est de la matière.» Ceci aussi est une erreur. Parfois quelqu'un dira: «Je ne crois que dans le médicament, je n'ai pas confiance dans les guérisseurs.» C'est erroné, aussi. Pour recouvrer une parfaite santé, pour effectuer une guérison, on doit se guérir soi-même du matin jusqu'au soir. Au soleil on doit penser: «Chaque rayon de soleil me guérit, l'air me guérit; la nourriture que je prends a un effet sur moi; à chaque respiration j'inhale quelque chose qui me guérit, me purifie et m'apporte une santé parfaite.» C'est avec une attitude pleine d'espoir pour la guérison, pour la santé, pour une vie parfaite, que l'on surmontera les maladies, qui ne sont rien d'autre que des conditions dysharmonieuses du mental ou du corps, en se rendant plus à même d'accomplir le but de sa vie.

 

Il n'est pas égoïste de penser à sa santé. Il est certain qu'il n'est pas bon de penser sans cesse à la maladie, de s'en soucier ou d'en être trop anxieux; mais prendre soin de sa santé est la chose la plus religieuse qui soit, parce que c'est la santé du corps et du mental qui permet à quelqu'un de rendre service à Dieu et à son prochain, ce en quoi l'on a accompli le but de sa vie. On doit penser: «Je viens d'une Source parfaite et je suis destiné à un But parfait. La lumière de l'Etre Parfait est allumée dans mon âme. Je vis, je me meus, et ai mon être en Dieu; et rien au monde, du passé ou du présent, n'a le pouvoir de m'atteindre si je m'élève au-dessus de tout.» C'est cette pensée qui permettra à quelqu'un de passer par-dessus les influences de dysharmonie ou de maladie, et apportera à cette personne la jouissance de la plus grande félicité dans la vie, qui est la santé.

 

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