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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Introduction
La vie mystique du prophète Mohammed
Introduction

Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

L'Arabie, la contrée qui donna naissance à Mohammed, si bien connue du monde aujourd'hui, était autrefois comme une île séparée de la terre. Le monde n'avait de communication d'aucune sorte avec elle; elle n'avait ni la possibilité d'importer ni celle d'exporter. Les richesses n'avaient pas montré leur ombre, pas plus que la civilisation, la guerre s'étendant sur son sol. Elle n'avait pas un climat assez agréable pour que l'on puisse en attendre de beaux produits. Il n'y avait pas d'endroits dont l'intérêt aurait pu attirer le monde, et pas non plus de forêts ni d'eau que l'on pût y trouver. La vie dépendait uniquement de la pluie. Les montagnes, la terre rocheuse, l'air malsain, les tempêtes de sable, le désert, les dattes et les épineux étaient tout ce que possédait l'Arabie. Il n'y avait ni blé dans les champs, ni champs dans les lieux sauvages. Telle était le terre d'Arabie dans sa totalité. 

 

La civilisation des Égyptiens, la science et l'art des Grecs étaient inconnus des Arabes. La nature était le seul aliment pour leur intellect; elle était nue parmi les terres du monde. Les habitants vivaient dans les montagnes, les déserts, dans de simples abris ayant le ciel comme toiture. Leur religion dans le vrai sens du mot était nulle. Quelques-uns adoraient le feu, les autres priaient les planètes, beaucoup croyaient à plusieurs dieux et l'on trouvait partout l'idolâtrie. Certains recherchaient seulement la magie, certains passaient leur vie entière à chercher des phénomènes. S'il y avait un seul endroit pour adorer Dieu, c'était le temple d'Abraham. Mais cette demeure qui semble avoir été prédestinée par le Créateur pour la descente du courant de Dieu était aussi transformée par les idolâtres en un sanctuaire où ne subsistait aucune trace de l'Infini. Chaque famille avait un dieu à part: certains Habal, certains Sufa; d'autres avaient Aza comme dieu, un autre encore avait Naela comme sujet d'adoration, de sorte que chaque foyer avait son idole particulière. Le soleil de la connaissance était couvert par les nuages de l'obscurité. Il faisait noir sur les sommets de Harah.

 

Toutes leurs manières et coutumes étaient barbares; chacun d'eux était occupé à dérober et à voler, leur vie se passait en querelles et conflits. Chacun avait sa propre loi, ils étaient libres de tuer et de détruire des vies - aussi libres que les animaux sauvages de la jungle. S'ils voulaient faire grève, personne ne pouvait les forcer à travailler. S'ils voulaient se battre, personne ne pouvait faire la paix entre eux. Si deux personnes étaient en désaccord, leur rupture envenimait les relations de centaines de familles. Si un individu levait la tête au-dessus du niveau ordinaire, tout le village se dressait pour s'y opposer. La guerre de Bakra et Taghlab dura un demi-siècle durant lequel, sans aucune raison sérieuse, toute l'Arabie fut impliquée. Il y avait querelle pour la division du butin après un vol, pour avoir laissé un cheval marcher en avant d'un autre. Parmi certaines gens, il y avait des réclamations au sujet des allées et venues ici ou là, au sujet de la permission à donner à quelqu'un de prendre de l'eau, de sorte que chaque jour il y avait un conflit entre eux et que pour chaque petit prétexte l'on tirait l'épée. Quand une fille était née, quelle que fût la maison, la mère était accablée de honte; aussitôt qu'elle voyait le regard furieux de son mari, elle se sauvait de peur et enterrait vive la petite fille, la considérant comme un serpent. Les jeux de hasard étaient l'occupation du jour, la boisson leur seule réjouissance; il y avait le sexe et l'abêtissement. En bref, à tous égards, leur condition était mauvaise. De cette façon ils avaient vécu pendant des siècles; de cette façon même leurs vertus étaient submergées par le péché.

 

Soudain la fierté d'Allah fut touchée par cette dégradation. La nuée de Sa compassion s'approcha des montagnes de La Mecque dont la terre fut tant inondée de cette pluie bienheureuse qu'elle produisit l'idéal de l'univers qui avait été prophétisé par les êtres saints pendant les âges du passé.

 

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Introduction

  Mohammed apportant 
l'Alchimie de la Gloire de la Vie

 

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