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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


La Hiérarchie Spirituelle
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


 

L'idée de la hiérarchie spirituelle est une question dont on a discuté à toutes les époques, et spécialement en ce temps, où les gens ont des conceptions bien plus divergentes, et à part les unes des autres, concernant les perspectives spirituelles qu'auparavant. La hiérarchie spirituelle n'est pas une imagination de l'homme; ce n'est pas seulement une imagination poétique, mais c'est aussi réel que notre propre être. Parmi les collines et les montagnes, il y a de petites montagnes et de grandes montagnes; parmi les rivières, il y a des rivières plus larges et il y en a de moins larges; et dans tous les objets de la nature, on trouve la preuve de la hiérarchie de la nature. Ce qui nous donne la meilleure image de la vie, ce sont les cieux, avec les planètes, et le soleil qui se tient à part comme celui qui donne la lumière et la vie. Quand nous considérons toutes les planètes, y compris la lune, nous constatons qu'elles sont toutes des réceptacles de la lumière, et qu'elles reflètent toutes la lumière du soleil selon leur capacité.

 

La lune fonctionne comme un réceptacle de la lumière au plus haut degré. Selon le point de vue mystique, s'il n'y avait pas la lune, tout le cosmos tomberait en pièces, pour la raison que les courants centraux du soleil fonctionnent dans la lune qui réfléchit la lumière du soleil dans sa plénitude. Mais la différence est la suivante: comme c'est la réflexion du soleil - bien que dans sa plénitude - elle a des courants d'une lumière plus délicate, elle est douce et rafraîchissante, attirante, et sa lumière est belle. C'est pourquoi la lumière du soleil est appelée Jelal par les Soufis, et la lumière de la lune Jemal. Le premier exprime le pouvoir et la seconde la beauté. Le premier est créatif, la seconde est réceptive. Voyez alors que si le soleil a la lumière, la lune possède la lumière du soleil, non pas la sienne. Si Dieu est le Connaisseur et Celui Qui a Toute-Sagesse, celui qui donne son Message donne la connaissance de Dieu, non pas la sienne; c'est la lumière du soleil; ainsi en est-il des Messagers à toutes les époques. Les gens les ont entendu parler, et par conséquent ils ont appelé cela le Message du Bouddha, ou du Christ, ou de Mohammed; mais à vrai dire, le Message était de Dieu.

 

Toutes les âmes dans le monde sont les réceptacles du Message de Dieu - non seulement les êtres humains, mais même la création inférieure. Tous les objets et toutes les conditions nous apportent le Message de l'Unique et Seul Être. Mais la différence est que, bien qu'ils apportent le Message de Dieu, ils ne le savent pas; ils n'en sont pas conscients. Non seulement les objets en sont inconscients, mais même les êtres humains en sont inconscients. Si seulement ils savaient qu'il n'y a rien en ce monde qui ne soit l'instrument de Dieu!

 

Comme il y a des objets plus ou moins utiles, ainsi y a-t-il des êtres humains plus ou moins importants. S'ils avaient tous été égaux, il n'y aurait pas eu la diversité des rangs et des situations dans un état; il n'y aurait pas eu des généraux et des colonels dans l'armée, mais seulement des soldats; il n'y aurait pas eu des notes hautes et des notes basses sur le piano, mais toutes de même hauteur, une seule note, un seul son; il n'y aurait pas eu différentes pièces dans une maison, toutes les pièces auraient été un salon. Cela montre que c'est la nécessité de la vie qu'il y ait une hiérarchie - hiérarchie par élection ou hiérarchie par nomination, car le monde ne peut pas exister sans elle.

 

Selon la conception soufie, il y a plusieurs stades que l'on distingue d'après leur degré de réceptivité; ce qui revient à dire d'initiation plus élevée. Parmi eux, il y en a cinq principaux: Wali, Gous, Qutb, Nabi, Rasoul, le signe de Rasoul étant le croissant de lune, qui représente un cœur réceptif. Les gens les appellent Maîtres, mais ce sont en réalité des élèves; car, en fait, personne au monde n'est un maître, excepté Dieu. Le privilège de l'homme est de devenir un plus grand élève. Par conséquent, aucun des Grands Êtres ne se sont appelés eux-mêmes «maîtres», ni ne se sont considérés comme tels. Ce qu'ils ont connu dans leur vie est le privilège d'ouvrir leur cœur de plus en plus largement pour réfléchir la lumière du Maître, qui est Dieu Lui-Même. Le progrès de ces Grand Initiés est dans leur réceptivité, car ils ne se sont jamais approprié ce qu'ils ont exprimé.

 

Bien souvent les parents disent quelque chose à leur enfant qui contient la voix de Dieu; bien souvent un ami dévoué suggère quelque chose à son ami qui vient de son amour et de sa sympathie, qui se trouve être un message de Dieu; quelquefois un instructeur dit une parole inspirée, qui est comme une parole venant directement de Dieu. Même venant d'un enfant innocent, un mot vient qui est comme un avertissement de Dieu; car tous les visages sont Ses visages, et de toutes les lèvres c'est Sa parole qui vient, chaque fois qu'elle vient. Mais ceux qui peuvent Lui répondre deviennent comme Ses serviteurs appointés. Les gens les appellent des êtres choisis; Dieu a choisi tous les êtres, car toutes les âmes sont proches du Créateur. Mais l'âme qui est attachée aux lèvres de Dieu, comme un cor d'harmonie, devient le héraut de Son Message, et par ses lèvres ce qui vient, ce ne sont pas ses paroles, mais le Message de Dieu.

 

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Le Soleil

 

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