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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


RAGA
Gayan
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

Ta lumière a illuminé les chambres obscures de mon esprit;
Ton amour est enraciné dans les profondeurs de mon cœur;
Tes propres yeux sont la lumière de mon âme;
Ton pouvoir travaille derrière mon action;
Ta paix seule est le repos de ma vie;
Ta volonté est derrière chacune de mes impulsions;
Ta voix est audible dans les paroles que je prononce;
Ta propre image est mon expression.
Mon corps n'est qu'un vêtement couvrant Ton âme;
Ma vie est Ton souffle même, mon Bien-Aimé, et mon moi est Ton propre être.

Tu verses du vin dans ma coupe vide partout où nous nous rencontrons:
sur les collines et dans les vallées, sur le sommet des hautes montagnes,
dans les forêts épaisses et dans les déserts arides,
sur les rivages de la mer mugissante et sur les bords de la douce rivière;
Et dans mon cœur s'élève la passion qui n'est pas de ce monde et la joie céleste.

Tu as mille et mille fois conquis mon cœur;
Tu viens, voilé sous des déguisements sans nombre et variés,
et sous chacun Tu es unique.
Qui ne serait attiré par la splendeur que tu as si habilement créée
sur la face de la terre?
Dans cette foire de beauté, Tu brilles, paré de myriades de voiles.
A Toi est toute la beauté, et Tu brilles,
et cependant Toi-même n'es pas attiré par elle.
Toi, sur cette scène de la vie, Tu joues l'ami et l'ennemi,
et Toi seul contemples la pièce si merveilleusement jouée.
Je T'ai cherché si longtemps, mon Bien-Aimé,
et maintenant je T'ai enfin trouvé, 0 vainqueur de mon cœur,
et en Te trouvant, je me suis perdu moi-même.

Puissè-je sentir Tes bras qui m'entourent, mon Bien-Aimé,
tandis que j'erre loin de chez moi.
Puisse mon cœur devenir Ton luth:
lorsque j'entends Ton chant, mon cœur vient à la vie.
Que mon âme virginale danse à Ta Cour, mon Indra,
la passion qu'elle éprouve est pour Toi seul.
0 laisse moi pencher ma tête sur Ta poitrine;
là, quand Tes bras m'enveloppent, mes pieds touchent le Paradis.

Où que je regarde, je vois Ta face, Bien-Aimé,
cachée sous des voiles divers et multiples.
Le pouvoir magique de mes yeux, cherchant sans trêve,
a levé le voile de dessus Ton visage rayonnant,
et Ton sourire a gagné mon cœur mille et mille fois.
L'éclat de Ton regard perçant a illuminé mon âme assombrie,
et voici: maintenant je vois le soleil qui brille en tous lieux.

Dans la clarté du jour et dans l'obscurité de la nuit que ne m'as-Tu pas enseigné!
Tu m'as appris ce que veut dire le mal et ce que l'on appelle bien.
Tu m'as montré la face hideuse de la vie et
Tu as dévoilé devant moi son visage de beauté.
Tu m'as enseigné la sagesse à partir de l'ignorance la plus obscure.
Tu m'as appris à penser après mes moments d'étourderie,
Tu joues avec moi, mon Seigneur et Maître bien-aimé, à cache-cache.
Tu fermes mes yeux, et c'est Toi qui les ouvre.

Quand nous sommes face à face, mon Bien-Aimé,
Je ne sais si je dois T'appeler moi, ou moi Toi!
Je me vois moi-même quand Tu n'es pas devant moi.
Quand je Te vois, mon moi est perdu de vue.
Je considère comme un bonheur quand tu es seul devant moi.
Mais quand je ne suis même plus là, c'est pour moi la plus grande bénédiction.

Ton murmure aux oreilles de mon cœur émeut mon âme jusqu'à l'extase.
Les vagues de joie qui s'élèvent de mon cœur
sont un filet dans lequel Ta vivante parole peut se balancer.
Mon cœur attend patiemment Ta parole, sourd à tout ce qui vient du dehors.
0 Toi, qui es enchâssé dans le reliquaire de mon cœur, parle-moi encore!
Ta voix exalte mon esprit.

Quand Tu es devant moi, mon Bien-Aimé,
Je m'élève sur des ailes et mon fardeau devient léger.
Mais quand mon petit moi s'élève devant mes yeux,
Je chois sur la terre et tout son poids tombe sur moi.

Mon âme est entraînée à danser par le charme de Tes mouvements gracieux,
et mon cœur bat au rythme de Tes pas dansants.
L'impression que fait Ton doux visage est profonde, 0 Vainqueur de mon cœur,
et dérobe à mon regard toute chose visible.
Mon cœur répète à mille reprises la mélodie que Tu joues sur Ta flûte,
et ainsi mon cœur s'accorde à l'harmonie de l'univers entier.

Je n'ose pas songer à lever les yeux pour contempler Ta vision glorieuse.
Je m'assied sans bruit près du lac de mon cœur, épiant sur lui Ton image reflétée.

Tu me donnes Ton propre amour et
Tu gagnes mon cœur par le charme de Ta beauté.
Quand je T'approche, mon Bien-Aimé, Tu me dis: " Ne me touche pas ".

Je m'accroche à Toi avec la foi d'un enfant,
portant en mon cœur Ton image la plus belle.
J'ai cherché refuge dans Ton sein, mon Bien-Aimé,
et je suis sauf, sentant Tes bras qui m'entourent.

Comment Te remercier, 0 mon Roi, de Tes dons généreux!
Chaque présent que Tu me fais, mon Seigneur magnanime, est sans prix.
Une langue de feu s'est élevée de la braise vacillante de mon cœur
sous Ton souffle plein de douceur.
Tu as ouvert les oreilles de mon cœur,
afin que je puisse entendre Ton plus discret soupir.
Tu m'as enseigné Ta propre langue,
et m'as appris à lire les caractères tracés par Ta plume.

Je Te nomme mon Roi quand je suis conscient de la petite bulle de mon être.
Mais quand je suis conscient de Toi, mon Bien-Aimé, je T'appelle " moi ".

Comment Te remercierai-je de Ta miséricorde et de Ta compassion,
0 Roi de mon âme? Que n'as-Tu fait pour moi?
Quand je marchais seul parmi les lieux sauvages dans l'obscurité de la nuit,
Tu vins avec Ta torche allumée et illuminas ma vie.
Glacé par la froidure du cœur endurci du monde je cherchai refuge en Toi et
Tu me consolas par Ton amour sans fin.
Je frappai enfin à Ta porte
quand je n'eus plus aucune réponse de nulle part au monde et
Tu répondis promptement à l'appel de mon cœur brisé.

Je t’ai cherché mais ne pouvais Te trouver.
Je T'ai appelé à voix haute debout sur le minaret.
J'ai sonné la cloche du temple au lever du soleil et à son coucher.
Je me suis en vain baigné dans le Gange, je suis revenu déçu de la Kaaba.
Je T'ai cherché sur la terre; je T'ai cherché dans les Cieux, mon Bien-Aimé.
Et puis enfin je T'ai trouvé, caché comme une perle dans la coquille de mon cœur.

Je mourrais volontiers un millier de morts
si en mourant je pouvais atteindre Ta sublime présence.
Si c'était une coupe de poison que Ta main aimée m'offrait,
je préférerais ce poison à la coupe de nectar.
J'honore la poussière qui est sous Tes pieds, 0 mon Précieux,
bien au-delà de tous les trésors offerts par la terre.
Si ma tête pouvait toucher la terre de Ta demeure
je refuserais fièrement la couronne de Crésus.
Je sacrifierais avec joie tous les plaisirs que peut offrir la terre
si je pouvais seulement garder Ta douleur en mon cœur sensible.

Un instant de vie avec Toi,
vaut bien mieux qu'une vie de longues années vécue en Ton absence.

Le chagrin de toute ma vie tombe dans l'oubli quand Tu jettes sur moi Ton regard.
Le temps n'est pas pour moi: un reflet de Ta vision glorieuse me rend éternel.

C'est Toi qui es mon orgueil.
Quand je prends conscience de mon être limité,
je me sens le plus humble de tous les êtres vivants.

0 Toi, graine de la plante de ma vie,
Tu es resté si longtemps caché dans mon âme en bouton.
Mais voici que Tu es apparu, 0 fruit de ma vie,
après que mon cœur ait eu sa floraison.

Puissè-je croître en paix dans Ton jardin comme une plante sans voix,
afin qu'un jour mes fleurs et mes fruits puissent chanter
la légende de mon passé silencieux.

Ta musique porte mon âme à la danse,
Dans le murmure du vent j'entends Ta flûte,
Les vagues de la mer donnent le rythme à mes pas cadencés.
A travers la nature entière j'entends se jouer Ta musique, 0 mon Bien-Aimé.
Mon âme, tout en dansant, dit sa joie dans ses chants.

Ton sourire a rendu mon cœur mort à la vie.
Ma vie et ma mort sont suspendus à Ton regard magique:
s'il s'ouvre ou s'il se referme.

Donne-moi une coupe de plus, 0 Saqi.
Je la priserai davantage que toute la vie que j'ai vécue.

 

Gayan

 

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